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Thérèse de Lisieux

 

Lecture théâtralisée du livre dialogué de Philippe Borrini

Titre du spectacle

 "Thérèse et l'inventeur"

(Mise à jour: 15 septembre 2011)

Proposition de la découverte de la spiritualité de la petite Thérèse, toujours disponible dans nos cœurs. Il s'agit d'entendre l'auteur de cette expérience unique et banale, et au bout du compte de partager une expérience d'écriture.

 

"Tu parles en ton nom, pour toi et c'est très bien. Ceux qui t'entendront  en feront ce qu'ils voudront. Ce n'est pas une mission. C'est un témoignage sur une rencontre personnelle, exceptionnelle, sans nul doute, mais qui t'engage, toi. Tu la racontes et nous la recevons. "

Josée Drevon: Metteur en scène.

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              phil plan large

D'après "Thérèse de Lisieux L'invention d'une extase"

 de Philippe Borrini, A Contrario éditeur

 

Mise en scène : Josée Drevon

 

Avec Philippe Borrini interprétant le rôle de : LUI

Marie Barge interprétant le rôle de : ELLE

Livia Borrini au piano

 

Le texte

 

En choisissant de porter à la scène le dialogue que  Philippe Borrini a imaginé avec Thérèse de Lisieux, nous ne voulons pas faire acte de "prosélytisme" catholique mais porter témoignage sur la rencontre laïque d'un homme de ce siècle avec une pensée incandescente du 19ème  siècle qui nous ouvre une perspective sur le destin humain. Ce texte nous montre qu'au-delà de la douleur et de la mort le cœur peut se réjouir d'une perception lumineuse et bienveillante qui comble la détresse et la sécheresse de la vie au jour le jour par un élargissement de la pensée à un  niveau ascendant. Celui où l'amour et l'abandon sont l'énergie de la jubilation.

 

Ce texte n'évite pas les traumatismes que Thérèse  a subis dès l'enfance (mort de sa maman, maladie, sœurs au couvent), mais il ne prétend pas la réduire à cela. Comment expliquer que cette jeune femme librement cloîtrée, qui a tout écrit sur de petits cahiers d'écolier - jamais publiés avant sa mort et  sans rature, comme les manuscrits de Mozart – ait déplacé des foules dès la parution et aujourd'hui encore?

 

Le personnage de l'homme va suivre humblement mais avec lucidité et exigence, la radicalité de cette jeune femme  dans ses engagements spirituels, pour essayer de trouver dans cette voix lointaine un secours à ses propres interrogations  et qui sont les questions que chacun se pose inévitablement : la douleur, la mort, l'existence de Dieu, et comment  trouver le pain qui rassasie et la vraie joie qui dilate l'âme…Car dans ce texte tout revient aux exclamations, aux découvertes, aux doutes de cet homme qui lit les écrits de Thérèse Martin connue comme la première sainte des temps modernes.

 

 

 

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Marie Barge (Photo Jean-Jacques Chabert)

 

Jeune comédienne. Elle a suivi diverses formations dans le Clunisois. Elle a joué avec les troupes de ces différentes écoles. Elle prépare une licence d'Arts du spectacle à Lyon II. Le théâtre, pour elle, au-delà d'un projet, est une philosophie de vie, un engagement total et un partage.

 

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Livia Borrini (Photo Jean-Jacques Chabert)

 

 

 

 

 

 

Le livre Thérèse de Lisieux

L'invention d'une extase

 

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Édité chez A Contrario, 160 pages

 

En vente par correspondance à 10€ l'exemplaire plus 4€ de frais de poste pour la France métropolitaine.

 Soit au total 14€ par chèque bancaire à l'ordre de Philippe Borrini Théâtre 5.

Chez Philippe Borrini Bessuge

71460 Chapaize.

 

La quatrième de couverture

 
«Vous m'avez expliqué la vie du Carmel qui me sembla bien belle ! En repassant dans mon esprit tout ce que vous m'aviez dit, je sentis que le Carmel était le désert où le Bon Dieu voulait que j'aille aussi me cacher ...
  [ ... ] Ce n'était pas un rêve d'enfant qui se laisse entraîner, mais la certitude d'un appel divin; je voulais aller au Carmel non pour Pauline mais pour Borrini seul ...
  [ ... ] Mère Borrini de Gonzague crut à ma vocation, mais elle me dit qu’on ne recevait pas de postulantes de9 ans et qu'il¬ faudrait attendre mes 16 ans ... »


  Ainsi écrivait Thérèse Martin devenue Thérèse de Lisieux. Philippe Borrini donne ici un témoignage poignant sur la sainte et sa vocation, sur la manière dont s'invente intérieurement l'extase mystique. Il témoigne aussi fortement de sa relation à Thérèse et de sa propre démarche spirituelle. Il y a quelque chose du Dialogue des Carmélites de Bernanos dans l'amitié née à travers le temps et l'espace entre Thérèse Martin et Philippe Borrini.

  Il y a quatre cents ans, les Carmélites déchaussées, appuyées sur la pensée de Thérèse d'Avila et de Borrini de la Croix, s'installaient en Borrini. Philippe Borrini montre combien la contemplation carmélite est un message de vie et d'espérance pour aujourd’hui, pour notre monde tel qu'il ne va plus.
  Notre crise est dans l'homme. Sa réponse aussi. La grande force du livre de Philippe Borrini est de dire cela.
  Et de le dire pour maintenant.
   
  Comédien, dramaturge, conteur et metteur en scène, Philippe Borrini ne cesse d'interroger en liberté le verbe des poètes et la parole des écrits. Avec ce livre consacré à Thérèse Martin, il montre combien l'écriture est avant tout un chemin de construction de l’Être.

 

La préface de Bertil Galland

 

Préface 

 

Avant les confessions de Thérèse de Lisieux et avant celles de son partenaire, auteur-comédien qui met ici en théâtre leur confrontation,  plaçons ici cet aveu du préfacier. Quand Philippe Borrini entre en scène, fût-ce dans une petite salle de campagne, je suis saisi avant qu’il n’ait ouvert la bouche. Son silence en impose. Ce vide éveille en nous plus qu’une curiosité. Il nous oriente vers le plein. Ou disons qu’un fluide nous prédispose à des émotions qui ne devront rien au bavardage. La petite Thérèse a parlé mieux que personne de celui qui «enseigne sans bruit de paroles». Borrini, avec sa réserve,  a su nous mettre en attente. Déjà il nous a  engagés à le suivre très haut dans son interprétation de Péguy, par « Les quatorze stations de Borrini», mais aussi dans le dédale des sentiments primordiaux avec son jeu d’un paysan épris de sa vache Mérab ou les tribulations d’un arracheur d’arbres. 

 

Cependant l’acteur apparaît ici en qualité d’auteur et il prétend en ce texte, ou en ce spectacle,  représenter l’indescriptible  : une effervescence,   une  adoration qu’éprouva Thérèse Martin, jeune fille d’Alençon, née en 1873, morte au Carmel de Lisieux en 1897. On tremble de la mélasse "prédicatoire" que pourrait inspirer ce  parcours, très restreint dans l’espace et le temps, mais illimité dans son rayonnement, d’une  moniale tuberculeuse que l’amour du Christ enflamma.  Certes on connaît maints détails de son existence par son autobiographie, écrite sous la pression de la mère supérieure qui n’était autre que sa sœur aînée Pauline, mais Thérèse de Lisieux a été canonisée en 1925 déjà et décrétée docteur de l’Église, ce qui ne nous rassure en rien contre les dérives possibles d’un théâtre qui prétend livrer l’histoire d’une âme.

 

Philippe Borrini, devant la Thérèse française (l’extase de la  grande, celle d’Avila, l’aurait entraîné en d’autres volutes), commença par des années  de méditations prudentes et par un silence qu’il trouva le courage de rompre lorsqu’il comprit  qu’elle  ne pourrait accéder seule au théâtre. Les planches exigent une dramatique mais il n’allait pas faire dialoguer la petite Martin avec Borrini. L’auteur-acteur a dès lors choisi  avec audace d’entremêler sa propre existence  à la vie de la carmélite et de répondre aux saintes démarches de la jeune femme par  l’expression de sa foi, bien cahotante, et  de ses expériences, très  quotidiennes. Dans cet esprit la scène s’anime de sentiments contrastés,  se nourrit de cette dialectique, s’articule en épisodes et en personnages, à Lisieux, en Palestine, à Rome, mais en Bourgogne aussi et  la pièce  se peuple  par le passage des apôtres,  les récits de Thérèse et la vie familiale des Borrini. La mission du Christ enveloppe peu à peu  celle que s’assigne Thérèse mais ce déploiement mystique intervient sous le regard de l’homme ordinaire. L’engagement de la sainte prend force sur le terreau des événements de notre temps, des soucis domestiques, d’épisodes quotidiens qui cessent dès lors de paraître anodins. Une théologie démesurée, le bien, le mal, la révélation, la promesse, le salut,  Dieu lui-même s’inscrivent ainsi dans le proche et l’ici-bas, au fil du récit de la nonne.

                                                                                                                   Il s’agit donc bien en cette œuvre d’une expérience religieuse et même de la narration d’une extase, grands mots et  redoutable matière, qui sont représentés toutefois  par une approche borrinienne d’une extrême fraîcheur. Car la vraie sainteté est une descente en piqué dans le réel. Thérèse ne craint pas d’évoquer «les secrets de la perfection» mais elle se souvient aussi, émue, de l’instant où elle se serrait contre son papa, respirant  l’odeur de sa veste de velours. Comme on cligne de l’œil, elle dit aux vieux savants de la foi que son comportement inquiète: «Il faut être pauvre en esprit». Et par elle Borrini parle. Quant à l’homme d’aujourd’hui, il n’ignore pas, dans la jeune moniale très admirée pour son combat lumineux contre la mort, l’enfant-star de la fin du 19 e siècle, ni la sexualité enfouie que pouvait revêtir sa ferveur mystique.

Philippe Borrini décape l’hagiographie par sa vision actuelle. Il presse la sainte de questions. Il commente son histoire trop connue en la ranimant par l’aveu de ses propres désirs. Et continuellement l’auteur-acteur qui signe «lui», face à «elle», parle pour nous.  Il exprime en notre nom ses étonnements, ses doutes et son émotion croissante. Il s’attache à des détails. Il précise. Il est parfois emporté par sa naïve envie de vivre lui aussi son ascension mystique, mais le voici bien contraint d’assister du dehors, dans la conscience de ses limites, à cette invention d’une extase. Il suit dès lors Thérèse de Lisieux de son enfance à son dernier souffle en l’accompagnant d’exclamations, de confidences  et de commentaires comme le faisait avec ses héros le chœur du théâtre antique,  ou comme dans les oratorios le contrepoint des croyants.

 

                                             Bertil Galland

 

l'extrait copie du manuscrit  (page109 du livre)

La mort du Papa

Thérèse est seule. Elle pleure en écrivant, puis elle danse en rangeant le costume de son papa dans un coffre.

 

ELLE

 

Le 29 juillet de l'année dernière, le Bon Dieu rompit les liens de son incomparable serviteur et l'appelant à la récompense éternelle, rompit en même temps ceux qui retenaient au monde sa fiancée chérie…

 

Enfin du haut du Ciel, mon Roi Chéri, qui sur la terre n'aimait pas les lenteurs, se hâta d'arranger les affaires si embrouillées de sa Céline et le 14 septembre elle se réunissait à nous! …"

 

LUI

 

" Un grand sacrifice qui fut bien douloureux pour la petite Thérèse"  Elle ne s'épanche pas sur la mort de son père. Changement de nature. A présent, nous avons quitté les rivages enchantés de l'enfance. Elle mûrit vite au soleil de la mort.

 

 

ELLE

« Je ne désire pas non plus la souffrance, ni la mort, et cependant je les aime toutes les deux, mais c'est l'amour seul qui m'attire…J'ai possédé la souffrance et j'ai cru toucher au rivage du Ciel, … maintenant c'est l'abandon seul qui me guide, je n'ai point d'autre boussole ! … »

 

Le chœur chante le cantique de St Jean de la Croix :

 

« Dans le cellier intérieur de mon Bien-Aimé, j'ai bu et quand je suis sortie,

dans toute cette plaine je ne connaissais plus rien et je perdis le troupeau que je

suivais auparavant… Maintenant tout mon exercice est d'AIMER…»

 

ELLE

« […] Plus tard tous les livres me laissèrent dans l'aridité et je suis encore dans cet état. … Jésus n'a point besoin de livres ni de docteurs pour instruire les âmes;

Lui, le Docteur des docteurs, il enseigne sans bruit de paroles…Jamais je ne l'ai entendu parler, mais je sens qu'Il est en moi, à chaque instant […].

O ma Mère chérie! Après tant de grâces ne puis-je pas chanter avec le psalmiste: “Que le Seigneur est BON, que sa MISERICORDE est éternelle.” Il me semble que si toutes les créatures avaient les mêmes grâces que moi, le Bon Dieu ne serait craint de personne, mais aimé jusqu'à la folie. »

 

25 juin 2004

LUI

Je me fais l'effet d'avoir été sauvé par l'apparition de Lourdes et l'Enbrel du professeur Vignon. La science et le souffle. Malgré les échecs successifs et quelques victoires, je sens une force stable monter en moi. Je sais que cette force je la trouve dans la communion, dans la lecture des textes sacrés, je me sens environné de présences bienveillantes. Ma vie s'élargit, mon métier toujours instable, épuisant et à cause de peut-être, ne m'empêche pas d'avoir la sensation d'avancer sur un sol de plus en plus solide. Par la grâce des mots, je touche au miel. C'est le temps des cerises, notre maison de plus en plus belle, comme une arche sous les étoiles du désert, reçoit la bonne pluie.

 

Je tourne dans cette mansarde quand la douleur des ischions reprend le dessus sur la pensée. Relié au monde par la technologie et par les mots imprimés et par la

mémoire de ma vie, je me promène dans l'écriture de Thérèse. Son corps n'est plus là, mais sa présence m'entoure. Elle est patiente et douce. Mais attention, c'est une combattante redoutable, elle a la radicalité d'un prophète, et la jubilation légère d'une danseuse.

Écrire jusqu'à l'épuisement. A la limite du vertige. Ne pas se laisser aller au Temps mort. L'adoration est muette. Tu es loin. Thérèse. Tu es en chemise de nuit, assise à ta table. Tu as froid aux pieds. Tes mains te font mal. Ton ventre a de la peine. Tout est noir dans ta cellule. La flamme pétote dans la lampe. Tes yeux te piquent. L'orage gronde au dehors, les éclairs bleus allument les carreaux de ta fenêtre. Tes intestins grincent. Tu te dis que tout vient de l'extérieur, et tu es là assise sur une chaise craquante. Tu ne peux pas marcher en rond sur le parquet pour ne pas alerter tes sœurs qui essaient de dormir. Toutes, vous attendez la pluie. Le tonnerre tourne dans un orage qui s'étend jusqu'en Allemagne.

Soudain la pluie du ciel s'abat sur la maison; et tu me parles de l'amour. Tu te prends pour un petit oiseau aux ailes mouillées, tu rêves d'être enlevée par un aigle qui te jettera dans le soleil. Tu délires, ma belle. Tu délires. Tu as la fièvre.

Je t'aime mon oiseau impénétrable. Chaque tuile donne un son différent. Le toit devient un vibraphone à eau. La sécheresse est vaincue. L'eau féconde la terre gercée par le vent. Nous sentons l'odeur si particulière du jardin mouillé, tu respire à la fenêtre que tu as ouverte pour recevoir la pluie chargée d'orage sur ta tête brûlante. Mon Dieu le monde est possible, il est beau. Mais… Thérèse! Ne disparaît pas! Ne t'en va pas! Sans toi, les mots ne sont plus que de l'encre. Ne rejette pas mon cœur. Ne ferme pas la porte. Déjà la flamme s'éteint, je n'ai plu envie.

 

ELLE, elle écrit sur la porte :

« L'Amour renferme toutes les vocations, l'amour est tout, il embrasse tous les temps et tous les lieux, en un mot il est éternel. »

 

LUI, reprenant à son compte les mots de Thérèse

 

« Oui j'ai trouvé ma place dans l'Église et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me l'avez donnée… dans le Cœur de l'Église, ma Mère, je serai l'Amour…

ainsi je serai tout … ainsi mon rêve sera réalisé!!! … O Phare lumineux de l'amour, je sais comment arriver jusqu'à toi, j'ai trouvé le secret de m'approcher de ta flamme. »

Il tombe. Il avance à genoux devant la porte fermée.

 

« Oui ma Bien-Aimée, voilà comment se consumera ma vie … Je n'ai d'autre moyen de te prouver mon amour, que de jeter des fleurs […]. Je veux souffrir par amour et même jouir par amour, ainsi je jetterai des fleurs devant ton trône; je n'en rencontrerai pas une sans l'effeuiller pour toi. Puis je chanterai, même lorsqu'il me faudra cueillir mes fleurs au milieu des épines et mon chant sera d'autant plus mélodieux que les épines seront longues et piquantes.

Alors laisse-moi jouir pendant mon exil des délices de l'amour… Laisse-moi savourer les douces amertumes de mon martyre… »

 

On voit projetée sur la porte Édith Piaf chanter intégralement «La vie en rose».

Sur la musique, Elle danse en chemise de nuit ou complètement nue sous une pluie de roses.

 

 

 

 

 

 

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