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Péguy |
La Passion de Marie Texte de Charles Péguy Chants à la Vierge du XIème
au XVIIème Philippe Borrini – récitant Paloma Gutiérrez del Arroyo - chant et psaltérion Ce spectacle a reçu l’aide
du Conseil Général de Saône et Loire et de la Ville de Cluny
La Passion de Marie Extrait du Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc Le poète, Charles Péguy, cherche - et trouve - l’extase de la vision
première. Son texte, en allers et retours, en tentatives, en quêtes
méthodiques, nous élève par son rythme jusqu’à nous faire toucher la mise à
mort du Fils de Dieu. La langue de Péguy agit comme une machine à remonter le
temps. Le scandale et le mystère redeviennent éblouissants. À chaque fois que
l’innocent est exécuté, le texte gronde de colère, l’effroi gagne. Ce qui différencie ce texte des autres récits de la Passion du Christ
en croix, est le point de vue de l'auteur. Péguy retrace le Chemin de Croix
du point de vue de sa mère Marie.
Cette pauvre femme - devenue vieille - qui ne comprend pas pourquoi
tout le monde s’est mis d’accord pour taper sur son garçon, et qui ne peut
que pleurer. Et
derrière le portrait de cette pauvre bonne femme, déboussolée par tant de
malheur acharné sur un fils qui promettait tant, on voit se dessiner le portrait de la mère
de Péguy, rempailleuse de chaises, et qui n’a pas du très bien
comprendre ce qui arrivait à son
normalien de fils quand tous ses amis le laissaient tomber quand les temps
difficiles étaient venus. Un mot sur le style de Péguy, personne n’a écrit comme lui avant, et
personne après. C’est une langue incantatoire, écrite avec des mots de tous
les jours, des mots d’ouvrier, des mots de la rue. On dit que Péguy se
répète. C’est vrai et ce n'est pas vrai. À écouter de plus près, presque
aucune vers n’est identique. Péguy ne répète pas, il approfondit, il précise.
Il fouille au plus près la vision. C’est une mystique. C’est une musique. Si on se laisse porter par le verbe de Péguy, on voit alors une pensée
se déployer en spirale, on voit la
structure sensible de l’Univers. Le verbe et son sujet repassent au même
point, mais à chaque fois plus haut. Le poème se transmue en prière. P.B Charles
Péguy est né en 1873 et mort au Champ
d’honneur en 1914, pour une vie relativement
courte mais riche, dense de combats, de convictions, celle d’un écrivain,
poète, critique, celle d’un intellectuel engagé dans son temps, avec une
double, égale et profonde inspiration : socialiste et chrétienne, mystique
aussi. D’un milieu modeste, son père
menuisier et sa mère rempailleuse de chaises, élève et étudiant brillant, il
rentre à l’École Normale Supérieure, côtoie
le philosophe Henri Bergson, Romain Rolland, André Suarez mais
aussi le socialiste Jean Jaurés, il défend la cause de Richard Dreyfus, des
Arméniens, exprime son sentiment nationaliste et républicain. Il concilie des
idéaux de foi des plus divergents... Son intransigeance et son
caractère passionné le font mal comprendre, il critique un monde moderne qui
tourne notamment le dos aux humbles, « son œuvre célèbre avec
flamme les valeurs respectueuses de la
noblesse naturelle de l’homme, de sa dignité et de sa liberté, de sa fraternité,
des valeurs créées par un Dieu d’amour ». Ses écrits sont nombreux et méconnus, parmi
ses œuvres maîtresses, citons des Essais « l’Argent »,
de la poésie « La tapisserie de
Notre Dame », et surtout du théâtre : « Le mystère de la Charité de Jeanne d’Arc » choisi ici par Philippe Borrini. Pourquoi ce
choix dans son œuvre ? Pour cet extrait, le
texte retenu part du cri d’épouvantable angoisse qu
le Christ a poussé à l’instant de mourir. Charles Péguy nous guide dans le
chemin qui mène à l’explication, selon lui, de ce cri inimaginable. C’est une méditation de l’écrivain sur le
mystère fondateur de la Pensée, de la Foi chrétienne, son Incarnation, son
Martyre et la Rédemption par le Christ éxécuté sur
la croix, supplice d’une mort infamante, d’une atroce sauvagerie. Le texte de Péguy gronde de colère comme à
chaque fois que l’innocent est exécuté à la place du coupable et l’effroi
gagne qu’il ait fallu l’accomplissement de ce martyre pour que la voie de
Lumière soit réouverte aux humains que nous sommes
tous... enfin presque tous. Le texte de Philippe Borrini et les chants de Paloma Gutiérrez del Arroyo pour « La Passion de Marie »
expriment également la métamorphose
symbolique dans le sacrifice, de la propre mère de l’auteur
en Mère éternelle du Fils de Dieu. Pourquoi Charles Péguy? Voici
la réponse d’Alain Finkielkraut qui lui consacre son livre intitulé Le Mécontemporain
- Péguy, lecteur du monde moderne in Folio 99. : « Pourquoi Péguy, maintenant ? Qu’avons-nous à faire des
tourments d’un paysan normalien qui fut tout à la fois dreyfusard, catholique
et socialiste, prophétique et désespéré ? » « Il fallait mettre Charles Péguy à l’ordre du jour car c’est
peu de dire de cette oeuvre qu’elle est actuelle :
en vérité, elle nous attend. L’heure est venue d’entendre dans notre présent
et pour l’avenir les âpres questions dont Péguy a harassé son époque. L’heure
est venue, si nous voulons comprendre notre temps, de lever la quarantaine,
de lire Péguy, de réintégrer dans la cité intellectuelle la grande pensée
poétique et critique qui annonce “une panmuflerie
sans limites” et voit poindre “un monde non seulement qui fait des blagues,
mais qui ne fait que des blagues, et qui fait toutes les blagues, qui fait
blague de tout”. »...« Il a cette destinée singulière d’être parmi
les plus grands écrivains du 20ème siècle, celui qui a été enseveli sous le plus
lourd silence de la critique mais aussi le plus étudié et commenté à
foison » Portrait de Charles Péguy Parcours de
Philippe Borrini Philippe Borrini a la foi et l'endurance
des pionniers. Depuis 1970 date de son arrivée dans le Clunisois il n'a cessé
de labourer cette terre de Bourgogne du Sud, à la recherche des trésors du
théâtre. De 1981 à
1991, dans le théâtre qu'il a construit à Flagy, petit village du Clunisois,
il créé avec Evanthia Cosmas un des
premiers festivals de Théâtre et de Musique en milieu rural, bientôt nommé
«Le plus petit festival du monde». La réputation de cette aventure demeure
une référence en Bourgogne. En 1992 Philippe Borrini fonde sa compagnie
indépendante «le Théâtre 5 Cie Philippe Borrini» à Chapaize. Ses productions
associent souvent le texte et la musique. De
collaborations successives naîtront des spectacles de contes, des récits
joués avec orchestre symphonique ou de musique contemporaine, ou des
musiciennes et musiciens d’univers et d’instruments aussi différents que
l’orgue avec Louis Thiry, le piano forte, le violoncelle, le piano, le violon, l’accordéon. Ce parcours
musique-théâtre l'amena naturellement à dire des textes écrits pour la
musique, comme Pierre et le Loup,
Babar. Mais d'autres formations plus expérimentales comme l'ensemble
Aleph font appel à lui pour le Pierrot
Lunaire, ou le Manifeste futuriste.
Son
expérience l'amènera à travailler le conte avec la Compagnie de danse
contemporaine Picomètre Sophie Mathey, à Paris au
Théâtre Dunois, et en Région Île de France. D'autres
productions utilisant l'image vidéo, en particulier au festival- in de
« Chalon dans la rue » -« époque Pierre et
Quentin » compléteront le tableau de la carrière de cet amoureux des
lettres et de la musique. Dernièrement il vient de créer en
partenariat avec les élèves en Master professionnel de chant médiéval de la
Sorbonne-Paris IV et la Compagnie bisontine la Mala
Noce, une fresque historique à Cluny pour la commémoration de la fondation de
son abbaye, « Les Oriflammes de Pierre le Vénérable »
« Le Mozart intime » est le résultat emblématique de ce
dialogue avec des œuvres musicales. Paloma Gutiérrez del Arroyo Chanteuse spécialisée dans la musique médiévale,
elle est cofondatrice de trois ensembles internationaux de musique médiévale:
« Puy de sons d´autrefois » et « Parchemins et par voix »
avec lesquelles elle s´est produite en des scènes espagnoles, suisses,
français et italiennes. Elle a collaboré aussi avec des ensembles
espagnols, italiens et français (Ars Combinatoria,
La Reverdie, La Frottola, Azalaïs…). Elle a donné des
conférences-concerts et de divulgation de la musique médiévale, et
didactiques aux écoles (éducation primaire et secondaire) et au milieu
universitaire (Université de Tours, Universidad de
Alcalá de Henares) et dirigé depuis 2011 des cours sur la codification et
l´interprétation du répertoire médiévale à Casavieja
(Espagne). Elle a fait ses
études de chant principalement avec Itzíar Álvarez à Madrid, Catherine Schroeder et Sandra Silvio à
Paris, et actuellement avec Dominique Vellard à à
Bâle (en tant que « visiting student » de la Schola Cantorum
Basiliensis). Elle a suivi des cours monographiques
d´interprétation de la musique ancienne avec Nancy Argenta, Claudio Cavina, Jill Feldman et José
Hernández, entre autres. Elle vient d´une formation classique de piano et
hautbois, et d´une formation en Musique Ancienne dès son enfance (assistant
aux cours dirigés par Ian Harrison, Andrew Lawrence King, Robert Hollinworth et Deborah Roberts) en se spécialisant dans
un répertoire médiéval auprès de grands spécialistes. Elle suit, entre
autres, les formations bi et trimestrielles de Claudia Caffagni
au “Centro di formazione permanente per la musica e le arti del medioevo” à Parma, Italie (2005-2007), les cours au
centre de Musique Médiévale de Paris (2008-2011) avec Catherine Schroeder et
Brigitte Lesne, les formations professionnelles au
Fondation Royaumont des ensembles Ars Nova (2008-2010) et Dialogos
(2011-2012). Elle vient de terminer le Master 2 professionnel
« Pratique de la Musique Médiévale » dirigé entre autres par
Benjamin Bagby, Katarina Livljanic
et Raphaël Picazos, à l´université de
Paris-Sorbonne (Paris IV), entre 2009 et 2012, et actuellement, depuis 2010,
un Master 2 recherche en cette institution, sous la direction de la
musicologue Isabelle Ragnard. Elle a suivi aussi des formations
ponctuelles de Juan Carlos Asensio, David Catalunya, Kees Boëke et Lucien Kandel, entre
autres. Elle étudie le psaltérion depuis 2006, suivant les conseilles de
Claudia Caffagni et Bill Cooley. Elle a poursuivi une
carrière scientifique en parallèle à celle musicale (Licence en Chimie et
thèse en Biophysique) qui était couronnée en 2009 avec le titre de Docteur. Programme musical
accompagnant le récitant Paloma chante durant
le spectacle, des chants à La Vierge
datant du XIIème au XVème siècle. Des œuvres
d’Hildegarde von Bingen, des chants Italiens et de l’école Notre-Dame. |
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